Stuttgart ! Visite des Musées Porsche et Mercedes

Ayant la chance de posséder 2 modèles appelés à devenir collectors de ces deux marques, une visite à Stuttgart où sont produites ces voitures s’imposait, chose faite en septembre 2019.

Circuit de Reims-Gueux

J’ai choisi de faire une étape à Reims, visiter de vieilles connaissances du Vmax Club et réveiller de vieux souvenirs, Éloïse y est née. Bien sûr, dans mon road trip automobile, un stop and go aux stands du circuit de Reims-Gueux s’imposait, suivi d’un tour de circuit aujourd’hui sur routes ouvertes, sur les traces de Fangio et Graham Hill.

Le tracé faisait 7,8 km à l’origine et empruntait routes départementales et nationale, sous forme de 3 longues lignes droites et 3 virages. C’était un circuit ultra rapide d’aspiration, dangereux. Deux des virages sont aujourd’hui des rond-points qui encadrent la ligne droite des tribunes et le virage n° 2 est en fait une longue courbe à droite au  milieu des champs. Le tracé plusieurs fois modifié date de 1926. Dans les années 30-40 on y courait le Grand Prix de la Marne et le Grand Prix de l’ACF qui ont vu triompher des Bugatti, Mercedes, Auto-Union, Ferrari, Gordini. Mais le circuit a connu ses heures de gloire dans les années 50 et 60 avec 11 Grand Prix de France de championnat du monde de Formule 1. Fangio, Clark, Brabham y ont triomphé.

Il y avait aussi la fameuse course d’endurance des 12 heures de Reims qui partait à minuit pour arriver à midi et a été remportée par Jaguar, Ferrari, Ford France, avec des pilotes comme Jo Bonnier, Paul Frère, Olivier Gendebien, Guy Ligier, Jo Schlesser, Graham Hill… C’était souvent la revanche des 24H du Mans.

On y courait aussi en Formule 2 et Formule 3 et Stirling Moss, Bruce Mc Laren, François Cevert, Jochen Rindt, Jacky Stewart ou les Jean-Pierre, Beltoise et Jabouille ont gagné.

Le circuit est fermé en 1972 et connait quelques courses rétrospectives dans les années 2000, de plus en plus difficiles à organiser ne serait-ce qu’une fois par an à cause des riverains. Une association s’occupe de repeindre et revitrer à l’identique stands, tribunes et annexes et c’est aujourd’hui un lieu de pélerinage pour amateurs d’anciennes.

Avec le Vmax Club on s’était fait des runs à moto entre les deux rond-points et je vous garantis qu’à 200 vous avez l’impression de viser de loin un trou d’aiguille pour passer entre tribunes et stands ! La route n’est qu’à 2 voies. En course les voitures passaient à près de 300 et il n’y avait pas de muret des stands !

Circuit de Reims-Gueux

Les autoroutes allemandes

Le lendemain direction Stuttgart. Les autoroutes allemandes sont réputées pour leur absence de limitation de vitesse. En fait, de nombreuses portions sont limitées à 100, 80 si pluie, ou 120. Heureusement quelques portions libres demeurent et j’attends avec impatience les panneaux de fin de limitation à 120. Mais la circulation est très dense, notamment entre Karlsruhe et Stuttgart avec des camions qui doublent et des voitures lentes en 3ème file. Ces portions sont pourtant de vrais billards et au hasard de quelques éclaircies, j’ai pu voir s’afficher 218 sur mon compteur digital, vite relâchés car on crée des différentiels de vitesse trop importants. A cette vitesse, mon Mercedes SLK accélérait toujours gaillardement et nul doute que j’aurais pu accrocher sa vmax de 230. Au retour ce sera pire avec parfois des files ininterrompues de camions sur 2 files et l’arrêt complet en 3ème file. Ces files de camions, beaucoup moins nombreux en France, donnent en tout cas l’image d’une économie florissante.


Motorworld et V8 Hotel

J’arrive au complexe Motorworld où est situé l’hôtel en milieu d’après-midi, dans la ville de Böblingen, en banlieue sud-ouest de Stuttgart.

Les deux V8 Hotels, l’ancien et le nouveau, se font face autour d’une vaste place circulaire , la Graf-Zeppelin Platz où on peut stationner le temps de déposer sa valise, et sont situés au cœur de ce parc d’activités dédié à l’automobile de prestige. Porsche, Ferrari, Maserati, Mc Laren sont là, Harley-Davidson pour la moto et seul Mercedes manque à l’appel, situé à proximité de l’autre côté de l’autoroute. Audi et BMW ne sont pas assez huppés pour figurer dans ce carré magique.

Je prends possession de ma chambre dans le nouveau V8 Hotel, les yeux déjà ébahis par tout ce que je vois, puis vais mettre la voiture au parking sous l’hôtel et là je vais rester une bonne demi-heure à regarder tout ce qu’il y a dans ce parking ! Une majorité de voitures de collection et déjà plus de Mc Laren que j’en ai vues dans ma vie jusqu’à présent ! Cliquez sur une image pour démarrer le diaporama.

Dans l’hôtel, le rêve continue. Admirez cette reproduction de Porsche 911 à base de vieilles pièces mécaniques soudées et vernies. Cette œuvre d’art est à vendre pour 55000 €, le prix d’une belle Porsche d’occase, mais avec moteur !

Dans l’hôtel je découvre d’abord le hall d’expo de Arthur Bechtel Classic Motors, un restaurateur de voitures anciennes spécialisé Mercedes. Ici vous pouvez acheter une Mercedes ancienne refaite entièrement à neuf, plus belle que d’origine, avec garantie d’un an, pour des prix allant de 200 000 à 300 000  €. En ce  moment il y a une majorité de 190 SL des années 50, toutes plus rutilantes les unes que les autres, des 280 SE cabriolet de 1970, une 280 SL « Pagode » de 1969…

À côté c’est le concessionnaire Mc Laren et Pagani qui tient boutique. Ici les voitures sont neuves, au-delà de 300 000 € et on peut tranquillement choisir ses équipements, ses options, sa couleur et ses cuirs, et comment on va s’habiller.

Je regagne ma chambre et je peux l’examiner à loisir. Toutes les chambres ont une déco spécifique, la mienne évoque les Porsche 917 des 24H du Mans avec la Porsche d’usine no 23 que je retrouverai au musée. Dans certaines chambres, le nez de lit est un avant de voiture ! L’hôtel offre des pommes, c’est la saison, et il y a tout ce qu’il faut, stylo, chocolat et savonnette en forme de voiture, sandales siglées, peignoir pour le spa, coffre design…

Puis je ressors et visite d’abord le concessionnaire Porsche où ils sont en train de faire des photos de personnel derrière une 996 Carrera 4S bien connue 🙂  Plus loin il y a le garage Mc Laren qui travaille portes grandes ouvertes et où je peux voir une Mc Laren et une Pagani sur pont tous capots et portes ouverts, dévoilant leurs entrailles.

L’ancien V8 Hotel, dont l’architecture évoque les anciens aéroports, est prolongé par un vaste hangar où l’on trouve toutes sortes de voitures, motos et bateaux d’occasion. A l’étage en passerelle, une exposition évoque les grands pilotes allemands comme Hans Herrmann. On se balade là-dedans librement, il n’y a quasiment personne. On trouve aussi une riche boutique de voitures miniatures, des tableaux à vendre…

Plus loin sont regroupées les concessions Harley-Davidson et Ferrari/Maserati. Là aussi on travaille portes grandes ouvertes et cette Ferrari BB 512 collector est rentrée à l’intérieur.

Le soir je vais diner au centre de Stuttgart, au coucher de soleil, dans un centre commercial qui fait face à la principale attraction de Stuttgart, la Schlossplatz. Cette place réunit sites historiques, restaus branchés, bars et magasins. La circulation est fluide, avec beaucoup de reliefs et de tunnels, et le stationnement en bord d’avenue est hors de prix, poussant à rechercher des parkings faciles à trouver. A 21 heures tout s’éteint à Stuttgart en semaine, économies d’énergie ?


Musée Porsche

Le lendemain je vais le matin au Musée Porsche à Zuffenhausen, banlieue nord de Stuttgart. En fait la ville est marquée Porsche sur le panneau d’entrée d’agglo. J’aperçois un Lidl et vais pour m’y garer mais ils repèrent les petits malins qui stationnent plus de 2 heures alors je vais direct au parking sous le musée. Il borde une grande place, la Porscheplatz, où 3 Porsche 911 pointent vers le ciel au sommet de 3 rampes de lancement, façon Fouga Magister au Musée de l’Air et de l’Espace du Bourget, mais beaucoup plus haut ! Comme au Motorworld, le parking est clair, propre et bien achalandé.

Le Musée date de 2009, au cœur des usines Porsche, et est desservi par une gare de métro. C’est d’abord une œuvre d’architecture (architecte extérieur autrichien Delugan Meissl et intérieur par le cabinet allemand Hans Günter Merz), une sorte de monolithe polygonal posé sur d’énormes vés de béton, d’acier et de verre. A l’intérieur tout est d’un blanc immaculé et on chemine sur des pans inclinés vers le haut en commençant par les voitures les plus anciennes. (En savoir + avec  Wikipedia).

Devant le musée sont garés tous les modèles de la gamme Porsche et il est possible de les louer au musée. A midi elles sont toutes parties, il ne reste que la 911 de compétition.

Il y a également un atelier de restauration de Porsche visible derrière une verrière et aussi une boutique.

Des animations ponctuent la visite :

  • 2  simulateurs permettent de choisir circuit et voiture. J’essaie une 917 à Spa que je connais bien mais c’est inconduisible sans entrainement alors je refais un tour avec une 911.
  • Un immense mur d’images interactives permet de cliquer à plusieurs pour connaitre l’histoire d’un modèle.
  • Des compte tours avec accélérateur permettent d’écouter différents bruits de moteurs Porsche.
  • Des films retracent l’histoire des modèles et je regarde celui qui explique pourquoi les 917 ne tenaient pas la route au début et comment ils ont corrigé.

Au sommet il y a un restaurant gastronomique cher mais je déjeune au Boxxenstop au rez-de-chaussée, très convenable et où les serveuses sont serviables (un pléonasme en Allemagne ?). Il y a aussi une cafeteria mange-debout.

Le concept car de 1992 qui a préfiguré mon Boxster :

En face du musée je vais faire un tour dans le hall d’expo du concessionnaire Porsche, puisque évidemment il y en a un à Zuffenhausen, ne cherchez pas d’autre  marque ! Les occasions récentes sont à l’étage.

Après déjeuner, je file au musée Mercedes, beaucoup plus grand et qui demande l’après-midi.


Musée Mercedes

Il est situé non loin de la rivière Neckar, banlieue nord-est de Stuttgart, à 30 minutes environ du musée Porsche.

Là aussi c’est une œuvre d’architecture majeure datant de 2006 et réalisée par des architectes néerlandais (Wikipedia). Il s’enroule en hélice autour d’un atrium central gigantesque en béton lisse et brut. Des ascenseurs capitonnés au design à la fois moderne et vintage cheminent sur les murs et vous emmènent en silence au sommet. On redescend doucement par des plans inclinés qui desservent différentes salles à thèmes. Chaque salle a une ambiance sonore correspondant à l’époque retracée. On commence au sommet par les créations les plus anciennes fin XIXème siècle et on termine par une série de prototypes de records de vitesse et de salon. On traverse la salle des camions, celle des autocars, celle des véhicules électriques, celle des années 30, celle des années 50 (ah les 300 SL portes papillon…), celle des années 60 ambiance rock’n roll, celle des voitures de course, celle des célébrités (PapaMobile, politiques, footballeur…).

On tourne dans le sens des aiguilles d’une montre et sur le mur périphérique à gauche, différents tableaux retracent l’histoire contemporaine des modèles exposés. Rien n’est occulté, notamment la période nazie, et c’est tout à leur honneur. Je vois les débuts d’Internet et des réseaux sociaux…

Des verrières du musée on aperçoit la campagne au loin avec des coteaux de vignoble, les usines Mercedes et leur incroyable très longue piste d’essais à virages relevés.

Le retour à Böblingen est long avec les embouteillages de sortie de travail et je conseillerais plutôt de rester diner en ville plutôt qu’au bruyant Tower 66 au dessus de la concession Harley.

Mémorial Charles De Gaulle

Au retour le lendemain, je fais étape à Colombey les deux églises par de très jolies routes de campagne, sinueuses et vallonnées, pour visiter La Boisserie, maison du Général et aujourd’hui propriété de son fils. Les étages et l’aile gauche sont privés mais on peut visiter avec émotion les pièces principales du rez-de-chaussée, avec le vestibule d’entrée, la salle à manger, le grand salon bibliothèque où il est mort à sa table de bridge et son bureau dans la tour où il a écrit ses mémoires face à un paysage immense, dégagé et paisible de Haute Marne. Et on peut parcourir le parc boisé où il aimait se promener seul (Wikipedia). J’ai la chance d’avoir La Boisserie pour moi tout seul car ça doit pas être pareil quand 2 autocars débarquent leur chargement de Tamalous Gaullistes !

La Boisserie

Plus loin sur une hauteur a été construit un mémorial avec l’immense Croix de Lorraine et dans le musée scénographique j’ai la surprise de découvrir une expo automobile temporaire. On y trouve Renault Juvaquatre (celle de mon grand-père), 4CV (celle de mon père), Dauphine, Frégate, R8 (celle de ma mère), 4L (j’en ai eu une) et la Traction 15/6H du Général, que j’ai décrite dans Dad and Will.


Voilà, c’était mon road trip d’automne, avant d’aller tâter de la Formule Renault à Magny-Cours

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